Découverte de montesquiou

“Si un beau soir de printemps ou d’automne, venant de Bassoues ou passant dans la vallée de l’Osse, vous arrivez en vue de Montesquiou, vous comprendrez pourquoi les habitants de cette petite ville lui sont si attachés. Vous-même n’êtes vous pas attiré par ce tableau plein de calme, de sérénité qui n’est pas sans rappeler certains paysages de Toscane ou d’Ombrie, avec le vieux rose de ses tuiles patinées par le temps, ses murs que dore le soleil couchant, sur le fond vert des vieux cyprès qui couronnent le coteau, se détachant si bien dans le bleu du ciel?

Laissez vous gagner par ce charme et faites connaissance avec l’histoire de ce petit village qui porte un grand nom de l’histoire  de la Gascogne”. (Gabriel Lacave-Laplagne).

Histoire

Ce castelnau qui s’étire sur la crête d’un coteau surplombant I’Osse, fut un site de prédilection pour la surveillance et la défense dès l’époque néolithique.  Montesquiou, de l’occitan « esquiu » : « sauvage, farouche », difficile à attaquer, a donné son nom  aux barons de Montesquiou, dont descendront Blaise de Montluc et d’Artagnan.

Montesquiou participe à l’Histoire au Moyen Age, pendant les Croisades, la Guerre de  Cent Ans, les Guerres de Religion et,  sous Louis XIII, à l’époque des Mousquetaires. Pendant le règne de Louis XIV,  les Bordes du Haget sont officiers dans les armées du roi. Au XIXème siècle, les familles Barris et Lacave-Laplagne  donneront d’éminents juristes au  Conseil d’Etat et à la Cour des Comptes.

Le castelnau

Vers l’an 1000, l’ancienne forteresse gallo-romaine qui avait protégé les populations des grandes invasions barbares au Vème siècle, normandes et sarrasines (820-990) est remplacée par un château et des remparts sur les trois versants nord, ouest et sud. Le château fermait l’accés à l’est.

Raymond Aimery, fondateur de la famille des barons de Montesquiou fortifie le village autour du château pour rassembler les habitants, mieux les défendre et les protéger. Le village, castelnau à l’ouest et barry à l’est, s’articule autour d’une rue centrale qui aboutissait à deux portes fortifiées. Celle de l’Ouest  est toujours là avec les remparts de l’enceinte fortifiée C’est alors le chef-lieu de la baronnie d’Angles, devenu après la Révolution de 1789, canton de Montresquiou.

Au cours des siècles, la baronnie restera dans la même famille. Blaise de Montluc, son fils Fabien et son petit-fils Adrien vinrent y finir leurs jours après leurs campagnes militaires au XVI ème siècle.

Vendu, acheté, le château fut repris par Anne-Pierre de Montesquiou-d’Artagnan (1739-1798). Après avoir été lieutenant des armées, académicien, député et général, il fut exproprié de son château familial pendant qu’il  commandait l’armée du Midi en Savoie et dans le Milanais.

Par un décret du 9 ventose an II (27 janvier 1794),  le château médiéval fut saisi et vendu aux enchères. Pour l’honneur des Montesquivais, les premières tentatives de vente publiques furent vaines et c’est un cordonnier auvergnat qui acheta la batisse principale qu’il démolit. Les matériaux furent employés pour bâtir et faire des chemins. On retrouve des élément sculptés dans les façades de plusieurs maisons  de la place.

 La rue centrale, entre le château et l’église, allait de la Porte à l’est, hélas démolie après la Révolution, à la Porte fortifiée à l’ouest dans les remparts.  C’est la partie remarquable du castelnau. On voit encore, dépassant les toits  des maisons, une tour massive qui était accolée au donjon.

En contrebas de la Porte fortifiée, la Grangette est une belle maison Art Déco en bordure des Promenades. L’actrice Joséphine Baker y passa des vacances dans les années 30 avec la famille Dupeyron.

Remontant vers l’est du castelnau, la rue du Barry (faubourg en gascon) est bordée de belles maisons construites du XVIIème au XIXème siècle.

Les salles

Avant-postes militaires , les salles nobles étaient chargées de la surveillance des vallées et côteaux de la baronnie d’Angles en cas d’invasions et de conflits, notamment pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Les salles qui relevaient de Montesquiou étaient celles de La Mothe, Beauregard, Perron, Narbonne, Cérido, le Haget, Bière et La Plagne.

Entre Montesquiou et Bassoues, La Mothe d’Angles était un ouvrage important dont on peut encore admirer le donjon. Il fut saisi en 1794 et racheté par le notaire de Montesquiou qui le revendit plus tard à la famille Bénac.

Beauregard se trouve sur la vallée de l’Ysette. Il n’en reste que les fondations d’une petite tour. Narbonne, à l’ouest de l’Ysette était devenue métairie au début du XVIIème siècle.

Perron, sur la hauteur au confluent de l’Osse et de l’Ysette, a appartenu à Robert Perrussan, ancien maire de Montesquiou et conseiller général du Gers.

Cérido est au nord du village, sur la rive droite de l’Osse, au pied du côteau. Elle est dominé par “la turraque” qui a les caractéristiques d’un tumulus (3000 ans av J.C). Des fouilles ont mis à jour les traces d’une villa gallo-romaine.

Bière, sur la rive gauche de l’Osse, était l’avant poste militaire le plus important dépendant de la baronnie de Montesquiou. Bière appartenait dès le XIV ème siècle à une branche cadette de la famille de Béon d’Armentieux originaire de la vallée d’Ossau.

Le Haget, au sud, appartenait à la famille de Bordes de Labarthe, une des familles anciennes de Montesquiou, qui donna à l’armée plusieurs officiers. Agrandi  à la fin XIXème siècle par la famille Hutin, ce château est devenu un bel ensemble de réceptions et de vacances, véritable atout touristique pour Montesquiou et l’Astarac.

La Plagne est mitoyenne du Haget. Cette salle, fort modeste, fut achetée en 1769 par Jean-François Lacave. Son petit- neveu François Lacave-Laplagne-Barris commença des travaux d’agrandissement qui se poursuivirent jusquà la fin du XIXème siècle, marqués par l’influence de Viollet-le-Duc, ami sa famille.

L’église Saint Martin

De l’église construite au XIIe, orientée à l’Est, il reste la tour carrée du clocher, haute de 12,60 m en moyen appareil et quelques éléments du mur sud. Au XVème, le chœur a été agrandi par Jean 1er de Montesquiou et son épouse Catherine d’Aspremont qui voulurent une église “plus digne de Dieu”.  Ils entreprirent la construction du choeur et des chapelles latérales en 1491. Les voûtes furent bâties en pierre avec de vigoureuses nervures toujours visibles aujourd’hui. Les armoiries des barons de Montesquiou sont à la clé de voûte.

En 1828, le toit du clocher est détruite par un incendie et remplacé par une flèche en charpente couverte d’ardoises.  La flèche actuelle en éteignoir ne correspond pas au style du pays, mais finalement fait partie du paysage de notre village.

Le mur nord est en pierres de moyen appareil, le portail en arc brisé a un seul battant. Le mur sud en crépi tout venant est prolongé par le mur du clocher qui s’intercale avant le mur de la chapelle sud. On devine, cachés par les murs de la maison voisine, les deux contreforts qui, de chaque côté, soutiennent le chevet  plat. Le mur pignon de l’ouest à fronton triangulaire  a un oculus situé en haut. Le portail est gothique dont l’archivolte est soutenue par deux consoles sculptées de basilics accroupis . A  l’intrados, deux voussures elliptiques sont posées sur les chapiteaux de colonnettes engagées.

Avant la Révolution le clocher avait cinq cloches. Une seule échappa à la fonte: “Hadriane” donnée en 1787 par Anne-Pierre de Montesquiou.  Une cloche moyenne est suspendue sous la croix de fer, au sommet du clocher. Elle provient de l’ancienne église Si Martin du hameau de Pis. Les deux autres furent données par Raymond Lacave-Laplagne-Barris, président de Cour de Cassation et son fils Cyprien Lacave-Laplagne-Barris.

En 1844,  la paroisse reçut un don de 12000 francs-or qui permit de reprendre les travaux de la nef. Ceux-ci furent conduits par un agent voyer “particulièrement ignorant en architecture et d’un goût détestable”. Le curé doyen obtint de rabaisser le sol de la  nef  par rapport au chœur.  On creusa alors à 70 centimètres et on  enleva toutes les sépultures des siècles passés qui furent transportées au cimetière.

 L’intérieur de l’église: 

La rosace et de part et d’autre les trois fenêtres à vitraux de couleurs vives  sont modernes. (R.G. Létienne 1959)

Les murs nord et sud sont peints de motifs religieux ou végétaux. A leur base, un lambris de bois et marbre.

Dans le mur nord, la crédence est ornée de moulures de style flamboyant, rehaussées de peintures.

La nef est séparée des deux bas-côtés par des colonnes cylindriques en bois peint, imitant le marbre. Elles sont posées sur des soubassements en pierre et supportent la voûte en berceau au-dessus de la nef, avec des plafonds à caissons au-dessus des bas-côtés. La voûte et  les caissons sont du XIX ème en bois peintt.

De part et d’autre du sanctuaire, les chapelles : au nord, N.D. du Rosaire ; au sud, Notre-Dame de Pitié.

Le chœur est précédé d’un arc triomphal, soutenu par quatre colonnes engagées sans base. La voûte gothique flamboyant est remarquable:  liernes et tiercerons, par l’intermédiaire de neuf clés dessinent une étoile ; ces clés portent des armoiries : au centre, celles des barons de Montesquiou.  Les voûtes des chapelles ont chacune six clés.

Mobilier

Le maître autel a été offert vers 1806 par une famille de Montesquiou, qui aurait voulu faire installer un autel baroque venant de l’abbaye de Berdoues près de Mirande. Mais il semble bien que Mirande ait réussi à s’en emparer un peu avant et que la donatrice ait dû se rabattre sur un autre autel en bois dont le baldaquin majestueux est bien adapté au lieu. En cherchant un peu on remarquera que les deux piliers de bois de l’autel avancé sont de même facture que ceux du baldaquin. Ils ont été trouvés il y à quelques années dans un grenier de Montesquiou.

Noter également l’imposante statue de Saint Martin en terre cuite placée derrière l’autel, sous le dais. Elle devait être partiellement masquée par le tabernacle et un crucifix de plus grandes dimensions que l’actuel.

Le maître-autel est précédé, depuis 1843, de cinq marches en marbre rouge de Sarrancolin. En bois sculpté et doré, surmonté d’un baldaquin semi-circulaire, le dais porté par six colonnes abrite, en motif sculpté, la colombe du Saint Esprit sortant des nuées, dans une gloire, au milieu de chérubins.

Près de la chapelle du Rosaire, le reliquaire en bois doré contient les reliques de Sainte Paule qui viennent des catacombes à Rome.

En avant du choeur, sur le premier pilier gauche, une plaque marque la sépulture de Fabien, baron de Montesquiou.

Un autre “ln memoriam” est apposé au fond de l’église  en la mémoire de Paul Lacave Laplagne Barris, magistrat et savant médiéviste qui aida à la restauration de l’église.

Une Piéta du XVe siècle, le buste reliquaire de saint Martin rappellent leurs protection  de la paroisse.

La chaire est de même style que les lambris en marbre des Pyrénées du bas des murs.

Sur les deux piliers de l’arc ouvrant sur le bas-côté, des boulets de marine français qui étaient reliés par une chaîne et tirés pour démâter les bateaux ennemis. De tailles différentes, ils tournoyaient dans l’air et allaient s’entourer autour du mât pour le faire tomber. Ils ont été placés là par un Montesquivais pour remercier d’être rentré vivant de la guerre de Crimée.

Au long des siècles, les habitants de Montesquiou ont concouru à l’embellissement de notre église. Après Jean et  Catherine de Montesquiou en 1490, Adrien et Jeanne de Montluc-Montesquiou  font don d’ornements, de vases sacrés et d’une cloche en 1787. Jeanne-Marie Barris fait don du maître- autel, de vases et  d’ornements en 1806 et fait construire la chapelle St Sébastien au cimetière en 1817.

Louise Abeillé donne un autel en marbre des Pyrénées à la chapelle du Rosaire. Pierre Paris remet 3000 francs-or  pour le carrelage de la nef et des deux chapelles. Simon Furon donne  2000 franc-or pour un autel en marbre blanc.

Annette Barris paye de ses deniers les peintures des chapelles tandis que le général Anatole de Montesquiou remet une somme d’argent pour le monument funéraire de sa famille à droite du choeur.

La Chapelle du Cimetière

Au cimetière, la Chapelle dédiée à St Fabien et St Sébastien fut construite en 1817 à l’initiative de Jeanne-Marie Barris et de son frère Joseph-Lupercule.

Restaurée en 2015, on remarquera son joli clocher et les belles proportions de cet édifice. A l’intérieur, l’autel est surplombé d’un rétable sur bois représentant la Crucifixion du Christ entouré par sa Mère et les saints patrons de la chapelle Sébastien et Fabien.  Sur les murs blanchis à la chaux sont peints les noms des familles et des consuls au XIVème et XVIIème siècle, des curés et vicaires et des maires depuis la Révolution et la généalogie des barons de Montesquiou depuis le XIème siècle. Beaucoup de familles montesquivaises y retrouvent leurs ancêtres. Plusieurs tombes de prêtres de la paroisse sont dans la chapelle.

La réhabilitation de la chapelle (toiture, carrelage, peintures, rétable et autel) a été réalisée grâce aux dons des familles de Montesquiou via la Fondation du Patrimoine, du sénateur Aymeri de Montesquiou et aux aides de l’État, de la Région et du Département.

D’anciens lieux de culte

Au « Bourguignon », dans une grange, les vestiges d’une chapelle confiée aux Antonins gardiens des chemins de St Jacques. C’était aussi un accueil pour les malades.

A Pis et à Marrens, il y a eu des églises qui ont disparu depuis.

Les grands évènements de Montesquiou avant la Révolution

La charte de Montesquiou

 Sous ll’impulsion du roi Philippe le Bel, une multitude de Seigneurs promulguèrent un ensemble de chartes fixant les Droits et les Devoirs des habitants qui constituent la base des Coutumes  observées jusqu’en 1789. Le 1er févier 1307, le baron Genses I de Montesquiou promulgua la charte des Libertés et Coutumes du Baillage de Montesquiou avec les consuls Barris, du Prat et Latapie.

La guerre de Cent Ans (1337-1453)

Mirande, nouvelle bastide créée en 1230 et la seigneurie de Montesquiou  eurent de difficiles relations de voisinage : batailles, embuscades, injures. La bastide bénéficiait de la protection du comte de Foix, Gaston Phébus pro-Anglais, tandis que Arsieu IV de Montesquiou était vassal de comte d’Armagnac et du roi de France. Après une trève en 1372, la lutte reprit de plus belle entre les deux comtes. Tout se termina en avril 1405: le roi de France Charles VI   renvoya dos à dos les belligérants.

La Fronde (1649)

Les consuls reçoivent copie d’une ordonnance du gouverneur de Guyenne requiérant d’accueillir quatre compagnies du régiment de Marine pour passer l’hiver aux frais de la communauté de Montesquiou. Ce fut une occasion de pillages par les troupes que les chefs de la Fronde n’avaient pas payées. Le Roi accorda aux consuls un dédommagement par une partie des arrérages des Tailles (impôts) impayés de 1647 à 1651. A la fin des opérations de guerre civile, les “soldats un peu voleurs mais qui se battent bien” rentrèrent dans le rang après quelques penderies judicieuses.

Quelques Chevaux-Légers vinrent piller à nouveau Montesquiou: la population, sous la conduite du vicaire Philippe Imbert,  cueillirent au saut du lit les officiers de Chevaux-Légers et les conduisirent à la Maison Commune. Malgré leur engagement de ne plus rien prendre, ces officiers portèrent plainte contre le vicaire Imbert.  Le comte d’Harcourt , en contact direct avec la population, ne tint pas compte de la plainte. Ni le vicaire ni Montesquiou n’entendirent plus parler de rébellion ou de peine capitale.

Le voeu de Biran (1711)

Le dimanche 7 juin, en pleine période de fenaison, un orage de grêle et une pluie diluvienne  s’abattent sur Montesquiou. Maisons détruites, glissements de terre, les ruisseaux et l’Osse débordent. C’est un désert de boue et  la ruine des paysans. Pour remettre les terres en état, il faut emprunter à 7,7% !

Les consuls et les principles familles se réunissent le 5 juillet sous la halle commune.

“Ils demandent grâce à Dieu pour éviter la continuation de si grandes misères.

Il est conclu et attesté que :

Premièrement: le jour du dimanche le plus rapproché du septième jour du mois de  juin,il sera fait chaque année une procession solennelle autour de la ville et du faubourg  sortant par le portail de derrière et rentrant par le portail de devant avec clergé, croix et bannières.

Deuxièmement;  que chaque année le lundi après la Pentecote, il sera envoyé une offrande à la chapelle de Notre-Dame de Pitié del Pilar en l’église de Biran, une torche de trois livres de cire  et qu’un des prêtres de Montesquiou irait y dire la messe.

Troisièmement: tous les sept ans on irait en procession paroissiale jusqu’à cette chapelle pour y entendre une messe célébrée par l’un des prêtres de Montesquiou et qu’offrande serait portée par un consul avec le produit des quêtes des dimanches précédant la Pentecôte”.

Il faut noter que ce voeu  est respecté encore aujourd’hui.

La Période révolutionnaire

Montesquiou est loin de Paris et les passions politiques n’avaient pas encore pris pied en Gascogne. Pourtant, le 26 juillet 1789 la vieille Jurade et le consuls cèdent la place la Municipalité.

Après la démission d’un premier consul, J-Paul Barris, Alexandre Liesta, d’une des plus anciennes familles du village, devient l’âme du mouvement révutionnaire.

Il s’en prend le 2 octobre 1791 au curé Despès, pourtant proche et aimé de ses paroissiens. Ce dernier en est réduit à s’enfuir à en Espagne où il ira mourir chez des moines. Liesta fait fermer l’église, brise à coups de gourdin les statues, fait descendre quatre des cinq cloches pour les faire fondre. Le nom de Montesquiou sentant trop la monarchie et la noblesse devient Mont-Osse le 18 brumaire an II  (8 novembre 1793).

 Lorsque Liesta est nommé membre du directoire du district de Mirande, il est remplacé  par son cousin Bathélémy Laplagne. En raison de son age avancé, ce dernier laisse la place de maire à Joseph Abadie. Dans son agitation révolutionnaire, Liesta demande d’arrêter son oncle François Lacave ex-prêtre réfractaire aux lois, de surveiller veuves et filles sous prétexte de religion, de faire disparaitre tout signe de royauté ou de féodalité, de brûler les titres féodaux “sur le bûcher de la liberté”.

En 1791, les biens ecclesiastiques dans la commune ont été vendus comme biens nationaux. Un sieur Darran achète la grange du Bourdieu et la métairie de la Boyerie.

Le calme est revenu avec le Directoire et le Consulat, les personnes inquiétées pendant la Terreur, retrouvent Montesquiou. Anne-Pierre de Montesquiou rachête la métairie de Berrens et une partie de Lucante. L’église rouvre en 1801.

Le montesquivais  Jean-Paul Barris, avocat au Parlement de Toulouse, avait été député du Gers à l’Assemblée Législative.  A la fin de la Convention, il est nommé juge au Tribunal de Cassation qui devint la Cour de Cassation. Il fut l’un des rédacteurs du code civil.

Clin d’oeil de l’Histoire, en 1815, le préfet royaliste Brochet-Vérigny nomme maire de Montesquiou “l’un des plus fermes soutiens du trône et de l’autel” : Alexandre de Liesta, qui conduisait  la Révolution vingt ans auparavant.

Montesquiou au XIX ème et au XX ème siècle

Exode rural

Après la Révolution, la seigneurie de  Montesquiou est devenu chef-lieu de canton. En augmentation régulière jusqu’en 1845 (2023  habitants), la population diminue ensuite peu à peu: 1272 habitants en 1911.

 La révolution industrielle, l’attraction de Paris, de Toulouse ou de Tarbes et l’émigration vers l’Amérique du Sud et la Louisiane par Bordeaux expliquent  cet exode des jeunes Montesquivais.

La guerre de 1914-1918 touche profondément les familles de Montesquiou: 52 morts et disparus.

La dépopulation continue lentement:  993 habitants en 1921, 926 en 1936. Entre 1930 et 1939, plusieurs familles italiennes s’installent , suivies par des réfugiés espagnols après la guerre d’Espagne.

 En 1962, Montesquiou accueille des familles de rapatriés d’Algérie. Vers 1980 , s’installent des familles du Royaume-Uni, des Pays-Bas et des Etats-Unis, trouvant de nouvelles racines en Gascogne.

La population de Montesquiou est à présent stabilisée autour de 600 habitants.

Des agriculteurs imaginatifs

Chevauchant les vallées du Liset et de l’Osse, Montesquiou couvre une surface de 4700  ha entre terres agricoles et forêts.

Vers 1880, le phylloxéra avait détruit les vignes et modifié l’économie des propriétés et des métairies où le vin tenait une place importante.

 “Le cheptel bovin du Gers était alors essentiellement composé d’animaux de race Gasconne au sein de laquelle dominait grandement le rameau Mirandaise. On achetait ces « tracteurs des temps anciens » qu’étaient les « Gasconnes aréolées »  (200 000 dans le département au sortir de la Seconde Guerre mondiale) : des animaux charpentés pour le labour (à 2 ou 3 paires) et la traction animale (jusqu’à 4 paires) dont la viande était de surcroît appréciée en boucherie.

La foire de la Madeleine le 22 juillet rassemblait dans la Garenne des milliers de jeunes boeufs dressés à l’attelage pendant les mois d’hiver. Ces paires de “braus” sont achetés par des marchands, les maquigons, qui les revendront dans toute la France. Cette foire durera jusqu’au début des années 70.

Vers 1950, la mécanisation va réduire jusqu’à quasi-disparition cette vieille race Mirandaise, remplacée par des races laitières ou à viande. La Mirandaise finira par devenir une « race en conservation » que de gros efforts d’une poignée d’éleveurs déterminés a ramenée aujourd’hui à 600 femelles, dans un contexte sociétal nouveau où les consommateurs exigent éthique de production, respect de l’environnement, proximité, traçabilité et circuit court : justement la pratique de ces éleveurs-là.” (Henri Calhiol)

Dans les années 60, la mécanisation de l’agriculture entraine un bouleversement profond du métier d’agriculteur: diminution du travail physique, apport des techniques de sélection et de  protection des plantes. Peu à peu les propriétés agricoles s’agrandissent, se spécialisent en céréales, maïs, tournesol, soja qui sont la base de l’alimentation des volailles, dans la tradition du poulet fermier, des oies et des canards gras. L’élevage bovin en plein air est  poursuivi dans les côteaux par une nouvelle génération d’éleveurs.

La gestion des inondations est entreprise à partir de 1977: nettoyage du lit de l’Osse, encombré par des effondrements et des arbres: il y avait alors jusqu’à 8 crues et débordements entre novembre et juin. La création des lacs collinaires permet de régulariser les excés de pluies d’hiver et de printemps. Ainsi, l’eau stockée est-t-elle  utilisée par les cultures d’été, maïs et soja.

Le lac de Lizet (62 ha) entouré de coteaux en zone Natura 2000 , répond à plusieurs objectfs: outre l’irrigation et l’approvisionnement en eau des villes et villages en aval, c’est  un but de promenade et de pêche.

Des services et des commerces sur place

Grâce à l’initiative des professionnels de santé, notre village a gardé les services d’un médecin généraliste, d’une équipe d’infirmières et d’une pharmacie.

L’apparition des supermarchés dans les villes voisines- Auch, Mirande, Vic-Fezensac- a changé les  petits commerces locaux . Certains ont disparu, faute de successeurs.  Ils sont remplacés par le marché du jeudi soir qui réunit les producteurs locaux.  Les journées de “Bienvenue à la ferme” attirent les vacanciers et les touristes étrangers qui découvrent les Gascons, la gastronomie et les charmes de l’été en Gascogne.

Au forgeron et au mécanicien garagiste a succédé un magasin-atelier de mécanique agricole dans la zone artisanale.

Village étape

L’histoire millénaire de Montesquiou, le charme de ses paysages reposants attirent de plus en plus de vacanciers, de touristes ou d’érudits    Le château du Haget est un pôle du tourisme européen en Astarac. Les chambres d’hôtes, le camping de l’Anjou complètent notre Auberge bien connue des gourmets.

Etape sur la voie d’Arles vers Saint Jacques de Compostelle, les pélerins retrouvent le village natal de l’abbé Georges Bernès (1921-2017). Ce prêtre auteur d’un “Carnet de route d’un pionnier” vers Compostelle, référence des pélerins, fut aussi un musicien compositeur d’oratorios après avoir été enseignant en Espagne, directeur d’école d’agriculture en Gironde et curé de campagne. Il est enterré dans la chapelle St Sébastien.

Village musical et festif

La musique et la fête sont enracinées à Montesquiou depuis toujours.  

Depuis 1850, la Pouloïo réunit tout le village le premier dimanche de novembre, pour un grand banquet pantagruelique: la meilleure façon pour aborder l’hiver.

A la Belle Epoque, le notaire Me Pourtier réunissait les chanteurs gascons et la renommée de sa chorale s’étendait à la Gascogne entière. Aujourd’hui, les sociétés musicales et les chorales forment au long de l’année, instrumentistes et chanteurs.

 Depuis des générations, la chasse rassemble jeunes et moins jeunes pour les  battues au chevreuil et au sanglier.  Les rivières et le lac de Lizet offrent aux pêcheurs  carpes, carassins, brochets, silures, sandre et des heures de plaisir.

Les matchs et tournois de l’équipe de rugby sont des sujets animés de conversation.  Le judo est depuis plus de cinquante ans l’un des clubs les plus actifs avec la gymnastique.

Pétanque et tennis sont aussi l’occasion de réunir les générations 

Prélude du Festival de Jazz de Marciac, une soirée Jazz en juillet précède le week-end “Montesquiou on the Rocks” en août.

 

 

©Ernst Carré

Présentation de Montesquiou

Téléchargez ici notre dépliant de présentation de notre village.

Le Chemin de croix

Téléchargez ici notre document de présentation du chemin de croix

Actualité

Atelier Numérique à Montesquiou

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